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 On ne change pas une équipe qui gagne !

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AProDreamer

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MessageSujet: On ne change pas une équipe qui gagne !    On ne change pas une équipe qui gagne !  EmptyMer 7 Juil - 13:31

CHAPITRE 1 : CASSIDY 




Je me réveille sur le sable doux et tiède d’une plage. Je ne me souviens pas avoir pris un week-end avec Butch, pourtant, bien au contraire. La tête me tourne et je peine à recouvrer mes esprits, ne parvenant pas à me situer, à restituer les événements qui m’ont amenée à cet endroit. Une fraîche brise vient me caresser, créant des frissons qui parcourent mon corps : ma robe est mouillée, mes cuissardes blanches me paraissent également emplies d’eau de mer. Je reste couchée, n’ayant pas la force de me lever, cependant il me faut prendre des nouvelles de mon collègue et de mes pokémons. Où sont-ils ? Lentement, je redresse ma tête qui me paraît étrangement lourde, la tournant afin de chercher du regard mon ami et malosse, en vain. Ma vue est encore trouble et mes yeux améthystes me brûlent, probablement un effet du sel qui est collé à ma peau. Après un temps, je parviens à m’asseoir, mes longs cheveux blonds tombant le long de mon dos avec de légères ondulations. Que faire ? Je suis seule sur une plage qui m’est inconnue et je ne sais même plus pour quelle raison je me suis retrouvée ici, sans personne. Je regarde autour de moi à la recherche d’un bateau, d’un avion ou ne serait-ce que d’un village. Rien n’y fait, je suis seule au monde. Une vague de tristesse et de solitude soudaine noie mon coeur, je ne suis pas positive : et si personne ne me retrouvait ? Que vais-je devenir ? Je ne veux pas devenir comme Robinson Crusoé, mais peut-être trouverais-je mon Vendredi pour me porter compagnie ? J’en doute, je ne suis pas convaincue de quoi que ce soit. 


La vague à l’âme, je décide de lutter contre mon corps courbaturé afin de me lever. Ce n’est pas facile, c’est comme si j’avais pris cinquante années en un seul coup. Néanmoins, une fois debout, je m’étire et me masse la nuque, j’inspire et expire fortement puis je commence à marcher. Parcourir cette plage déserte sans buts précis, voilà ce que je fais. J’erre comme une âme en peine à la recherche d’un être vivant, un qui pourrait m’aider mais également de mon pokémon. 


- Butch ! Réponds-moi si tu es dans les parages ! Malosse, viens-là mon beau ! 

    Je ne reçois aucune réponse, même pas un écho de ma voix. J’ai peur, alors pour me rassurer je m’étreins seule, avec mes mains gantées pleines de sable. Mes pieds traînent, laissant derrière moi des marques qui s’effacent presque aussitôt. Je soupire, fermant mes yeux un instant : j’ai soif, si seulement je trouvais de l’eau claire pour m’hydrater ! Le soleil baisse, réduisant la luminosité. Réfléchis Cassidy ! Réfléchis ! Je dois trouver une solution rapidement, sinon je ne serais bientôt plus qu’un concombre mort de déshydratation, sans personne avec elle. Lorsque je m’approche du centre de ce que je pense être une île, je me dirige vers la verdure : peut-être pourrais-je trouver de quoi faire un feu, me nourrir et boire ? Je croise les doigts, tandis que mes yeux sont attirés par une botte noire dépassant d’un épais buisson. Je la reconnais immédiatement : James ! En le voyant, je retrouve une lueur d’espoir, mes jambes se mettent à courir alors que je n’ai pas la sensation de leur en avoir intimé l’ordre. Lorsque j’arrive à lui, je le vois couché sur le dos, ses cheveux lavande recouvrant une partie de son visage et un sourire soulevant ses lèvres. De quoi peut-il bien rêver ? 
    Je l’admets, si j’avais pu retrouver Butch, j’aurais pu être plus heureuse, mais dans le cas présent, me contenter de James est un bonheur pur. Au moins je ne suis pas toute seule. Mais comment se fait-il qu’il soit là, avec moi ? Je ferme les yeux, cherchant dans ma mémoire récente la raison de notre escale imprévue. Le sous-marin, Lugia, ma dispute avec Jessie… C’est bon ! Les détails de cet instant sont flous mais j’ai les événements majeurs, ce qui est essentiel dans mon cas actuel. Retournant mon attention au jeune homme qui se trouve à mes pieds, je me penche avant de lui secouer l’épaule, le plus amicalement possible. 


- James, réveille-toi. 
- Pas maintenant Jessie, laisse-moi dormir encore un peu, me répond-il. 
- C’est pas Jessie mais Cassidy, débout. 

    Il ouvre les yeux abruptement et se redresse en un bond, me faisant sursauter. Il me regarde avec des yeux de magicarpe, visiblement étonné de me voir à ses côtés. Face à sa réaction de gamin, je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel. Sa mâchoire s’abaisse, signe qu’il souhaite parler mais aucun son ne sort de sa bouche. 
- C’est pas possible, je dois encore être en train de rêver… Où est Jessie ? Jessie ? Dis-moi que tu es là, s’il te plaît… 
- Dis que ma compagnie ne t’enchante pas. Si tu veux tout savoir, j’aurais préféré pouvoir compter sur mon partenaire qui est fort, mature, viril, intelligent… Bref, pas sur toi en tout cas. 
- Cassidy… Qu’est-ce que je fais avec toi ? 
- J’en sais rien, James. 

    Je me laisse tomber en position assise à ses côtés, entourant mes jambes de mes bras. Mes pupilles fixent le sol tandis que mon esprit part à la dérive. D’un coup, sans que je ne m’y attende, James me saute au cou et se met à sangloter contre mon épaule. 


- On va mourir ici, pas vrai ? Et ma Jessie qui n’est même pas là, avec moi… Oh Cassidy, j’ai peur, dis-moi que je ne vais pas mourir ! Et si on se faisait attaquer par des pokémons sauvages, qu’on mourrait de soif, de faim, de tristesse, seuls au monde dans cet endroit ? J’ai si peur… 

    Je grimace, commençant déjà à regretter de l’avoir réveillé. Le chemin va être long avant que je ne puisse retrouver mon collègue, et je crois qu’il ne va jamais autant me manquer. Je repousse le grand dadet en soupirant. Me mordant la lèvre inférieure, je lutte pour ne pas l’insulter : ce n’est pas le moment, il faut que nous fassions preuve de compassion l’un pour l’autre, et que l’entraide est notre seule solution. 
- Écoute James, je ne vais pas supporter de devoir gérer un enfant pleurnichard comme toi. Je ne suis pas Jessie, je n’ai pas le courage de m’occuper de toi comme si j’étais ta mère. Donc maintenant fais preuve de maturité et aide-moi à réfléchir à un plan. Déjà, levons-nous et essayons de trouver de quoi grignoter et boire. 

Il hoche la tête à mes paroles, les larmes perlant encore dans ses yeux émeraude. Je me relève, me montrant forte alors que j’en mène pas large, après tout je partage les mêmes inquiétudes que ce gamin de vingt ans. Je déglutis, le coeur serré, luttant moi-même contre mes angoisses. L’observant attentivement, je lui explique la suite de mon plan.


- Malheureusement pour nous, la nuit va rapidement tomber. Donc il y a de grandes chances pour que nous ne retrouvions pas Jessie ou Butch avant la tombée de la nuit. Ni même nos pokémons, ce qui m’attriste autant que toi. C’est pour cela qu’il va nous falloir trouver un coin pour dormir… 

    Il me regarde, buvant chacune de mes paroles et me sourit. C’est à mon tour d’entrouvrir la bouche, à court de mots, regardant la main qu’il me tend avec étonnement. Je comprends qu’il ne veut pas de conflits, qu’il ne souhaite qu’une chose : retrouver ses amis au plus vite. Mes iris s’abaissent tandis que je sens mes lèvres s’étirer en un sourire sur mon visage, et je prends sa main en guise de pacte. 


- Ne crois pas que nous deviendrons amis pour autant, à l’issue de cette aventure. Notre entraide actuelle est temporaire, et tout cela restera entre nous. Si les autres agents du quartier général, ma réputation serait entachée à tout jamais. 
-Je garderais le secret, promis. Aller viens, j’ai l’habitude de dormir à la belle étoile, donc je sais quoi chercher comme planque. 
- Et moi j’ai l’habitude des toiles de tente ou des hôtels de luxe… 
- Tu vois, je ne serais pas qu’un fardeau, j’ai aussi des avantages. 

    Il me fait un clin d'œil, ce qui me fait rougir contre mon gré. Peut-être que finalement, ce “voyage” sera bénéfique et que j’apprendrais à connaître ce gars dont seuls les préjugés me hantent. 
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MessageSujet: Re: On ne change pas une équipe qui gagne !    On ne change pas une équipe qui gagne !  EmptyMer 7 Juil - 14:32

CHAPITRE 2 : MIAOUSS

Miaaaa ! Je sens la chaleur sur ma peau de miaouss, j’ai chaud, je suis bien et je ne veux pas bouger d’un poil. Pourquoi serai-je obligé de me déplacer, alors que je suis sur la plage, bronzant et sans humains autour pour m’embêter ? Je suis tranquille, pas de James qui se plaint, pas de Jessie qui hurle, juste le soleil et moi. Je pourrai me croire en vacances, il ne manque que des serveurs pour apporter de la nourriture et des boissons fraîches ; James ne me manque que pour ça. Mais au fait, où sont passés les deux zigotos ? Ce n’est pas qu’ils me manquent, mais j’avoue qu’ils ont un côté pratique : quand je ne veux pas marcher, mon ami aux cheveux lavande me porte, sans broncher, juste tranquillement et gentiment. En plus de ça, c’est un excellent cuisinier, et je dois dire que c’est appréciable de manger de la bonne nourriture, préparée avec le cœur… Quand Jessie ne mange pas tout. On ne dirait pas comme ça, mais elle mange comme si elle était enceinte de 18 mois, à chaque fois ! Ce n’est pas rare qu’on se retrouve avec notre assiette vide alors qu’on avait tourné la tête juste pendant quelques secondes. On ne se pose pas beaucoup de question, elle n’a jamais été discrète : là n’est pas son point fort, à la rouquine de l’équipe ! 
Moi je dis que je suis le plus indispensable de nous trois. Je suis fort, intelligent, rapide, discret et surtout : je suis un interprète entre les pokémons et les humains ! Quel autre humain dans ce monde est capable de comprendre les deux espèces ? C’est vrai ! Les pokémons nous comprennent, mais nous, on ne les comprend pas toujours ! Sauf que… Attendez… Si Jimmy était là, il m’aurait rapidement fait comprendre que je suis moi aussi un pokémon. D’un autre côté, j’ai la sensation d’être plus humain que les humains eux-mêmes. Quand on regarde Jessie, on voit un Ronflex doublé d’un Goinfrex, triplé d’un Leviator. James, lui, est plus un Rondoudou doublé d’un Psykokwak ou d’un Ramoloss. En soit, si on omet que je suis un Miaouss, je suis un humain capable de grandes choses… Sauf de nager ou de marcher dans l’eau. Quel Miaouss aime l’eau en même temps ? Ça ne devrait pas exister !

C’est incroyable. Je suis tout seul et pourtant ces humains qui sont mes équipiers hantent mes pensées. Je dois profiter de ce calme si rare, et c’est pour ça que je vais me prélasser pendant des heures sur ce sable, écoutant le va-et-vient des vagues qui font frétiller mes oreilles. Rien ni personne ne pourra me retirer cette zen-attitude, à part si je suis malchanceux et que les guignols reviennent en me criant dessus, que je suis une feignasse qui ne sait rien faire d’autre que profiter de la vie. Connaissant Jessie, je parie n’importe quoi qu’elle est comme moi, et qu’elle va nous rouspéter, Jimmy et moi, parce qu’on ne lui a pas mis de la crème solaire et qu’elle se retrouve aussi rouge qu’un écrapince. Puis après, viendra les gémissements de douleur, amplifiés, simplement pour qu’on s’occupe de sa majesté matin, midi, soir et la nuit. Les yeux clos, leurs visages me reviennent : oui ils ont leurs défauts, mais pour rien au monde je ne voudrais les remplacer. Ils sont bizarres, il faut l’avouer, mais ils ont chacun leur part de tendresse, leurs qualités et… Quelle est cette sensation d’humidité entre mes oreilles ? Je ne m’y connais pas tellement en langue, mais celle-ci est toute douce bien que baveuse. J’ouvre mes yeux à la vitesse de la lumière et vois le visage d’un kapoera penché sur ma tête. Je me redresse afin de constater qu’un malosse se trouve assis derrière moi.



“Qu’est-ce que vous faites ici, vous deux ? Où sont vos maîtres ?”
Ils ne me répondent pas, ils m’observent. Le malosse tire la langue en respirant rapidement, le kapoera penche la tête en m’interrogeant de son regard. 
“Quoi, vous n’avez jamais vu un pokémon qui parle ?  Vous savez, c’est tout un art à maîtriser et ça demande énormément de travail, d’envie, de force intérieure.”



Rien à faire, ils me contemplent simplement en se taisant. Je reste assis devant eux, comme si j’étais le chef d’une secte, un gourou qui a réussi à convaincre des gens naïfs de me considérer comme leur dieu. Je ne perds pas pied et je recommence à leur parler, en espérant avoir une réponse.



“Dîtes-moi comment vous êtes arrivés ici. Je suppose que c’est de la même façon que moi, à cause de l’explosion, de la maman lugia énervée, de nos folles en furies qui se sont battues juste pour leur égo…” 
“Kapoera ! Kapoe… Kapoera !”
“Ne vous inquiétez pas, je vais retrouver vos maîtres. Vous pouvez compter sur moi et sur mon intelligence supérieure.” 
“Malosse ?”
“Quoi ? Je dis ce que je veux d’abord, et si ça vous plaît pas, partez.” 
   


Je me redresse, fier de mon effet, et pose mes pattes sur mes hanches. Je m’imagine soudainement avoir une cape rouge, tel un super héros prêt à aller au sauvetage de l’humanité, avec des bottes et un “S” inscrit sur mon costume. 




“Super Miaouss va vous sauver, je vous le promets.”




Les pokémons de nos adversaires me lancent un regard qui n’est pas très bon signe. D’un coup, sans prévenir, ils semblent partir dans un fou-rire, se roulant dans le sable, comme s’ils se fichaient de moi. Une colère m'envahit, mais aussi un drôle de sentiment semblable à de la honte… Me penchant vers eux, les pattes serrées en poings, je leur crie : 




“EH ! VOUS ALLEZ VOIR QUE JE VAIS VOUS SAUVER ! APRÈS CETTE AVENTURE, VOUS ME REMERCIEREZ JUSQU'À LA FIN DE VOS JOURS !” 




Ma petite crise a son effet : ils cessent de pouffer et sont redressés devant moi tels des petits soldats devant leur général. Seulement, il y a un problème majeur : où chercher ces humains ? Les bras ballants, la tête retombant sur ma poitrine, je
soupire de désespoir. 




“Malosse ? Ma-ma-malosse ?”
“Vous avez raison… Je ne sais pas par où commencer, on est perdu.”
“Kapoera ! Kapoe-kapoera !”
“Ma-malosse !” 
“Mais c’est vrai ça ! Vas-y malosse, cherche !”




Le pokémon canin fourre son nez dans le sable, renifle avant d’éternuer. Il relève la tête vite fait, la laissant tomber légèrement en hauteur à la recherche d’une moindre odeur, ne bougeant pas d’un poil. Après quelques minutes, je le vois se déplacer vers le centre boisé de l’île, regagnant la terre, courir dans un buisson pour dénicher un roucool qui s’envole. Il tente de le courser, en vain, et je ne peux m’empêcher de me taper le front en prenant garde de ne pas frapper la rune qui se trouve sur mon front. 




“C’est ta maîtresse qu’on cherche, pas de la viande fraîche ! J’aimerais bien t’aider mais je n’ai pas de nez, donc ça va être dur.”
“Kapoera ?” 
“Quoi, ne me dis pas qu’il ne connaît pas l’odeur de Cassidy !” 
“Malosse ! Ma-malosse !”
“Eh bah alors, si tu la connais, alors trouve-la !” 
“Malosse !”
“Pourquoi tu ne pourrais pas la trouver sans objet lui appartenant ? C’est débile !” 
“Ma-malosse !” 
“Mais tu n’en as pas besoin !”
“Kapoera !”
“Tu sais grimper aux arbres ? Pour retrouver Hutch ?” 
“Kapoe-kapoera…”
“Je sais que son nom c’est Butch.” 




Rien à faire, l’aventure sera longue. Le malosse m’explique qu’il ne sent aucune odeur de Cassidy dans les parages, et le kapoera veut faire de l’alpinisme pour retrouver son maître… Je suis sur le point de perdre tout espoir quand, tout à coup, malosse se met à aboyer et à grogner. Je comprends qu’il a trouvé quelque chose, ce qui se confirme lorsque quelque chose commence à gigoter dans les branches de ce qui semble être un palmier.
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MessageSujet: Re: On ne change pas une équipe qui gagne !    On ne change pas une équipe qui gagne !  EmptyMer 7 Juil - 14:47

CHAPITRE 3 : BUTCH 



Je crois que je suis dans un rêve… Car comment se fait-il que je vole ? Je plane, je virevolte avec les pokémons vols, je me sens libre de tout poids, de toute autorité. Je peux enfin être moi, comme je le souhaite. Sauf que quelque chose manque, je ne sais pas exactement quoi, mais ce calme est trop effrayant pour moi. Cassidy ! Où est-elle ? Ah ! Je crois la voir, au loin, se baignant dans l’eau salée de la mer. Ses hanches s’ondulent gracieusement sous l’effet de ses gestes, son uniforme lui collant à la peau, marquant davantage chacune de ses formes… Je la trouve magnifique comme ça. Elle lève ses fins bras gantés jusqu’à ses cheveux lâchés, lui retombant dans le dos tel une pluie de dorures. Je veux m’approcher d’elle, je veux la sentir contre moi, je veux…


“ Eh ! Réveille-toi gros paresseux ! “ 


Un coup de pied dans les côtes, un réveil parfait, digne d’une femme tyrannique. J’entrouvre les yeux, grimaçant à cause de la luminosité mais pas seulement. Alors que je m’attends à trouver mon équipière penchée sur moi, je vois une tenue blanche, une femme au ventre découvert, le nombril mis en avant, portant une jupe et des cuissardes noires, les mains sur les hanches. Jessie ?! Pourquoi elle ?! Qu’est-ce qu’elle fout devant moi ?! Abasourdi, je m’assois, me grattant la tête d’une main, caressant mes côtes de l’autre. 


“ Euh… Salut ? “
“Ouais, ouais… Salut. T’as pas vu James ou Miaouss par hasard ? “
“ Je crois que tu viens de me réveiller, alors qu’est-ce que j’en sais ?! “ 
“ T’avais l’air de faire un beau rêve.” 


Je l’observe, son sourire narquois m’effraie. Je fronce les sourcils, ignorant ce qu’elle est en train de s’inventer, et puis je crois que je n’ai pas le moindre désir de le savoir. 


“ Tu rêvais de Cassidy, ou plutôt… tu fantasmais, hein?” 
“ N’importe quoi ! Nan mais ça va pas la tête ?! C’est que mon équipière et puis… “
“ Pourtant, le petit oiseau s’est envolé…” 


Je me sens devenir rouge pivoine. Je baisse rapidement les yeux pendant que cette garce explose dans un rire malsain. Elle m’a eue, pas de doutes, j’ai une Cassidy version rouquine face à moi, et je crois que je vais encore avoir du mal à me faire respecter. Je me lève, énervé par son comportement déjà agaçant, et commence à partir. Sa voix me ramène à la réalité, parce qu’elle me hurle dessus. Je l’ignore et file mon chemin jusqu’à ce qu’une pierre heurte le derrière de ma tête.


“Je t’ai jamais dit de partir ! Tu vas venir avec moi, et on va retrouver nos pokémons et nos équipiers ensemble ! “
“J’ai pas besoin d’une idiote pour retrouver mes pokémons et mon équipière. Moi j’ai réussi le test de QI à l’entrée de la Team Rocket. “
“ J’ai aussi réussi le mien ! “
“ C’est pas ce que dit ton dossier.” 


Elle rage intérieurement, je le sais et j’en suis heureux. Si Cassidy était là, je crois qu’elle me féliciterait d’agir ainsi avec une fille aussi débile que Jessie. Bien entendu, je n’ai jamais vu son dossier, je n’ai même jamais vu ses tests de recrutement, mais je me doute bien qu’ils n’étaient pas très glorieux : dans le cas contraire, elle ne réagirait pas ainsi. Je soupire, la tête baissée, fixant le sol et fourrant mes mains dans les poches. Relevant mes yeux bruns sur son visage, j’analyse son visage écarlate prêt à exploser. Je me mets à siffler, avant de recommencer à lui parler. 


“ Eh bah ! Respire sinon tu vas griller les derniers neurones qui te restent ! “
“ La ferme crétin ! “ 
“ Tu sais quoi ? C’est d’accord pour qu’on cherche nos équipiers et nos pokémons ensemble, mais ce n’est que du provisoire. Tu as bien trouvé James… “
“ Et toi tu es le double parfait de Cassidy. “ 
“ Je trouve que tu lui ressembles beaucoup plus. “
“ Physiquement il n’y a aucun doute, je suis beaucoup plus belle qu’elle.” 
“ Ne te vexe pas, mais je ne parierai pas là-dessus. Vous avez toutes les deux une beauté différente.” 



Qu’est-ce que je viens de dire ?! Que Cassidy et Jessie étaient toutes les deux jolies ?! Bon, c’est le cas, elles sont chacune très belles, mais franchement, j’aurais pu éviter de dire ça à l’ennemie jurée de ma collègue ! Si elle l’apprenait, je ne donnerais pas cher de ma peau. Instinctivement, je me mords la lèvre inférieure pendant que le visage pâle de Jessie devient rose. Touché-coulé, Butch. Félicitations, tu viens de creuser ta propre tombe ! 


“ Fais comme si je n’avais jamais rien dit. Et si tu le répètes à Cassidy, je dis à tout le monde que ton petit copain et toi vous êtes ensemble, ce qui est contre les règles de la Team Rocket.” 
“ Tu ne pourrais pas dire ça, car c’est faux. Tu crois vraiment que j’ai envie de sortir avec un gamin prépubère et qui n’est même pas riche ? Je suis une femme respectable qui a besoin de confort et de beaucoup d’argent.” 
“ Tu mens. Quand on vous regarde, on sait très bien que vous couchez ensemble.”
“ ON NE COUCHE PAS ENSEMBLE ! Sérieusement, James, coucher avec une femme ?! Pff ! Je suis sûre qu’il n’en a jamais embrassé une de sa vie.” 
“ Et toi alors ?” 


Elle ne dit rien, me tourne le dos et commence à marcher dans une direction au hasard. Je trottine pour arriver jusqu’à elle, me place à ses côtés et tourne mes yeux vers elle. Je crois que j’ai touché un point sensible de sa personnalité, qu’il aurait mieux fallu que je laisse en sommeil. J’ignore pendant combien de temps on se balade, observant le paysage sans réellement chercher quoi que ce soit, dans le silence le plus total ce qui ne me dérange pas. Nous sommes sur une île qui paraît déserte, il n’y a pas la moindre ville ou même un village aux alentours et nous errons dans le sable, avançant au gré des vagues. J’inspire, j’expire, j’attends que quelque chose vienne : peut-être va-t-elle se remettre à parler ? Non. Je commence à siffloter des petites chansons, sans réfléchir, voulant mettre un peu de bruit entre nous deux. L’ambiance est pesante, et c’est insupportable à la longue. Elle ouvre la bouche pour m’ordonner d’arrêter, je ne l’écoute pas et continue à siffler, ce qui me vaut d’être poussé dans le sable, elle sur moi avec sa main posée sur ma bouche.
 

“ Nan mais ça va pas ?! T’es complètement folle ma pauvre ! Va te faire soigner !” 


Voilà ce que j’arrive à articuler. Elle se redresse, sourcils froncés et part en avant. Je ne peux pas m’empêcher de l’observer de dos, ses hanches amples roulant sous ses pas, son fessier bien ferme… Je pourrai me la faire sans problème. 


“ Bon tu viens ?! Et arrête de me mater, pervers !” 
“ Je suis un homme, un vrai. Peut-être n’as-tu pas l’habitude d’en fréquenter hein, pas vrai?” 


Je dis ça sur le ton de la plaisanterie. Rien ne sert de l’agacer davantage. Ses lèvres se soulèvent en coin, dans un ridicule sourire. J’ai gagné. 


“ Si tu veux mon avis, Jessie, il faut qu’on trouve un endroit dans lequel on pourrait se reposer, à l’abri. Bien sûr, ni toi, ni moi, savons où nous sommes et le détail de cette île, mais je suppose que longer la mer nous fera plus tourner en rond qu’autre chose.” 
“Alors tu proposes qu’on aille dans les broussailles ?” 
“Je crois que ce sera le mieux, oui. Enfin, ce n’est que mon avis... J’espère juste que tu n’as pas peur des pokémons sauvages.” 
“Tu me prends pour qui ? Pour une peureuse ?! Si je le veux, je pourrais attraper un pokémon rien qu’à la force de mes bras.” 
“J’aimerais bien voir ça.”


Nous nous mettons à rigoler ensemble alors que nous changeons de cap, nous dirigeant vers le centre de l’île. Finalement, peut-être que cette escapade ne sera pas si désagréable, peut-être aussi que j’apprendrai des choses sur la jeune femme qui est à côté de moi, et qui, au-delà des apparences, semble être beaucoup plus différente de Cassidy que ce que j’imaginais. 
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MessageSujet: Re: On ne change pas une équipe qui gagne !    On ne change pas une équipe qui gagne !  EmptyMer 7 Juil - 16:12

CHAPITRE 4 : JAMES 



Je n’ai pas d’autre choix que de suivre Cassidy. Elle ne me parle pas, m’ignorant presque, et cette ambiance me met mal à l’aise. La tête rentrée dans les épaules, je fixe ses talons, essayant de marcher dans ses pas avec autant d’ardeur qu’elle. J’ai envie de croire qu’elle sait où elle va, qu’elle va nous tirer d'affaires et que nous serons bientôt réunis, chacun avec nos alliés. Ce n’est pas qu’elle est méchante, au contraire, mais elle n’est pas Jessie, et elle ne le sera jamais. Je suppose que n’importe qui peut noter leur ressemblance sur le plan de leur caractère, et c’est probablement ce qui a brisé leur amitié. Sauf que Cassidy est très différente de Jessie sur de nombreux points, comme sa confiance en elle, son côté malin et peut-être est-elle plus intelligente que ma coéquipière ? C’est fort probable, car Jessie n’est pas la personne la plus intelligente que j’ai pu rencontrer dans ma vie… Mais ce qui doit être un atout pour l’équipière de Butch, c’est son titre de naissance. Elle ne doit pas se souvenir de moi, ou alors elle le cache : j’ai déjà dû la croiser enfant, alors que mes parents me traînaient dans leurs soirées mondaines. Je ne connaissais personne et les enfants étaient souvent rares à ce genre de rencontres, donc j’ai souvent mémorisé ceux qui étaient présents. Une petite fille blonde aux pointes triangulaires venait fréquemment avec ses géniteurs, et j’ai toujours eu peur d’elle. Peut-être que je me trompe, mais je parierai n’importe quoi que l’agent de la Team Rocket qui se trouve juste devant moi était cette petite fille confiante et fière de son nom. 


Perdu dans mes songes, je ne perçois pas qu’elle cesse d’avancer. Je me sens idiot lorsque je la percute de plein fouet, nous faisant tous les deux chuter en roulé-boulé le long d’une espèce de colline. Notre course effrénée s’arrête lorsque nous atteignons le paradis, un petit coin aphrodisiaque que jamais je n’aurais supposé trouver sur l’île. Un lac resplendit de mille feux au milieu des rochers et des bords verts. La source de ce plan d’eau est une cascade dont l’eau tombe avec régularité en une belle mélodie attendrissante. 


“T’es vraiment qu’un crétin, James” 


Ces mots sont si durs à entendre, si froids… Si elle me les avait dit en criant de haine, ils n’auraient certainement pas eu le même impact, or là, je me sens piteux, pris en faute. Je me mets à genoux, amenant mes mains en poings face à moi et baisse la tête. 


“Je suis sincèrement désolé Cassidy… Je ne voulais… J’ai pas fait exprès.” 
“Encore heureux, sinon j’aurais volontiers contacté les ressources humaines de la Team Rocket pour te faire virer sur le champ.” 


Je ne dis plus rien, mieux vaut que je me taise sinon je vais encore envenimer la chose. Elle se lève, frotte sa robe, remet correctement ses gants et ses cuissardes puis se remet à avancer. J’ai une folle envie de rester là où je suis, sans bouger, tellement je suis bien. Après un temps, je m’assois en tailleur, fermant les yeux et humant l’air apaisant qui se dégage de ce jardin d’éden. De toute manière, je suis convaincu que Cassidy ne veut plus de moi, je suis seulement un gaffeur sans cervelle qui ne vaut rien. D’un autre côté, je ne l’entends pas bouger et je sens son regard sur moi, comme si elle attendait quelque chose de ma part. Je croise les bras sur mon torse et entrouvre un oeil, m’interrogeant sur elle. 


“Tu viens James ?” 
“Huh ? Tu veux encore de moi ? Mais je…” 
“On a dit qu’on allait s’entraider, alors c’est que nous allons faire. Je ne vois pas pourquoi je ne tiendrais pas parole. Aller viens.” 
“Dis… Est-ce qu’on peut rester un peu ici ? Je suis fatigué et puis, j’ai envie de profiter un peu de ce magnifique paysage.” 


Elle hoche la tête et vient s’installer à mes côtés. Elle amène ses jambes sur sa poitrine, entourant ses genoux de ses bras et pose sa tête dessus. Je suis rempli de questions à lui poser, mais je n’ose pas les lui poser : et si elle le prenait mal ? Je regarde son corps bouger au rythme de sa respiration, rougissant à l’idée que ce ne soit que la rivale de mon équipière à mes côtés. Et si Butch nous trouvait ? Peut-être qu’il voudra me taper, voire même me tuer d’être avec sa collègue ? 


“Alors… Jessie et toi, vous êtes… En couple ?”


Pourquoi cette question ?! Elle me prend au dépourvu ! Bien sûr je trouve Jessie magnifique, c’est la plus belle femme au monde, et parfois je ressens des choses bizarres pour elle. C’est vrai, je rêve souvent d’elle, et pas forcément d’une manière d’une manière très délicate, ses lèvres peuvent m’attirer étrangement… Mais non. Jamais je ne pourrai toucher Jessie autrement qu’en la coiffant ou qu’en la serrant dans mes bras. J’ai chaud, je ne sais pas pour quelles raisons cette question me fait autant d’effets. Je ne sais pas quoi répondre, alors je me tais. 


“Et vous ? Butch et toi ?” 


Elle rit et se tait à son tour, perdant son regard dans l’horizon. 


“Non.” 


Non. C’est tout ce dont j’ai le droit, à un vulgaire “non”. Mais elle, au moins, a donné une réponse, ce qui ôte tout doute. De mon côté, j’ai juste réussi à rougir et à ne rien répondre. Elle va probablement s’inventer n’importe quoi et s’empresser de le dire à toute la Team Rocket. 


“On a seulement, de temps en temps, des rapports plus intimes. Mais on reste humains après tout, pourquoi devrait-on s’interdire d’avoir du plaisir, de temps à autre ? Lorsque j’ai signé mon contrat dans l’organisation, je n’ai jamais signé pour devenir chaste.” 
“Mais… C’est interdit !” 
“Et alors ? Voler n’est pas interdit peut-être ? On fait des choses illégales toute l’année, alors entre équipiers… S’ils ne voulaient pas que ça arrive, alors ils n’auraient jamais dû faire des duos homme/femme, voilà tout. Ils savaient parfaitement les risques qu’ils prenaient.” 
“C’est pas faux… Mais tu sais, Jessie et moi on n’a jamais… fait… Hurm… La chose.” 


Sa tête se tourne vers moi, un sourcil levé, interloquée. Quant à moi, j’ai simplement envie de m’enterrer dans le sol tel un taupiqueur, de ne plus exister. Je ne comprends pas très bien ce qu’elle bafouille, l’ai-je mise mal à l’aise ? D’un bond sur ses deux pieds, elle se remet debout. 


“On y retourne, James. On s’est assez reposé !” 


J’opine du bonnet, acquiesçant le retour de son autorité. Elle a complètement changé d’attitude en l’espace de quelques instants, mon cerveau commence à devenir un véritable sac de nœuds. Je peine à saisir ce qu’il se passe actuellement et un stress immense croît en moi. 


“Pourquoi t’as intégré la Team Rocket ?” 
"Ça te regarde pas. Mêle-toi de ce qui te regarde. Bouge maintenant, j’ai pas que ça à faire de t’attendre indéfiniment!"


Elle file sans prendre le temps de veiller à ce que je la suive bien. Bravo James, tu as encore tout foutu en l’air, sauf que j’en ignore la raison. Je cours pour la rattraper, voulant encore m’excuser tout en évitant d’envenimer la situation. 


“Cass attends !” 


Elle se tourne vers moi, furibonde, ses iris me lançant des éclairs mortels. La belle couleur améthyste qui, habituellement, orne le contour de ses pupilles, est soudainement devenue sombre. 


“Ne m’appelle pas comme ça, je ne suis pas ton amie, ok ?! Maintenant grouille, t’entends pas qu’un orage se prépare ? Y’a rien aux alentours hormis la mer donc il devrait vite arriver ! Trouvons un abri, sinon je te laisse pourrir sur cette île, seul.” 


Là, je saisis qu’il vaut mieux que je me taise pendant un temps. Telle Jessie, sa colère risque de s’amplifier si j’ouvre la bouche encore une fois. Si seulement elle me disait ce que j’ai fait de travers, cela m’éviterait de culpabiliser. C’est elle la boss, et moi son subordonné : je n’ai pas d’autre choix que de la suivre, en silence.    
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MessageSujet: Re: On ne change pas une équipe qui gagne !    On ne change pas une équipe qui gagne !  EmptyMar 27 Juil - 13:16

CHAPITRE 5 : MALOSSE & KAPOERA
 
PARTIE 1 : MALOSSE
 
J’aboie sur la queue violette qui pendouille du haut de l’arbre. Le pokémon qui s’y trouve est, à n’en point douter, un arbok, certainement celui de la rivale de ma maîtresse. Je remarque très rapidement qu’il semble coincé, puisqu’il gigote de manière intempestive en criant à l’aide. Miaouss arrive vite, courant avec ses petites pattes, et commence à tirer sur la queue du serpent violet, avec l’aide de mon ami Kapoera. Quant à moi, je ne peux pas faire grand-chose, car je n’ai pas la capacité de me mettre sur mes deux pattes arrière pour utiliser la force de celles de devant. Je regarde donc la scène qui se joue devant moi, conseillant les pokémons habiles pour qu’ils puissent décoincer le pauvre pokémon violet. Subitement, celui-ci finit par retomber sur eux, et tout ce que je trouve à faire, c’est m’approcher pour voir si tout se passe bien, s’ils ne sont pas blessés. Visiblement, tout à l’air de bien aller, ils geignent seulement un peu, écrasés sous le poids d’arbok. J’aboie de bonheur, faisant plusieurs tours sur moi-même, heureux de voir que tout est parfait. Je crois que mes gestes fous inquiètent le chat à deux pattes, car il me regarde d’une manière étrange, comme s’il me jugeait. Quoi ? Je n’ai pas le droit d’être heureux ?
 
« Tu es complètement fou, mon pauvre malosse. Tu n’as rien fait pour nous aider, en plus, et toi tu te réjouies ? Ah les pokémons canins, qu’est-ce que c’est bête ! » Me dit le chat pokémon.
 
Je le regarde, grognant les crocs dehors et les babines retroussées. Comment peut-il oser me dire ça alors que c’est moi qui ai trouvé son ami serpent ? Je commence à en avoir assez de cet orgueilleux, donc il me faut retrouver mes maîtres le plus tôt possible pour plus le voir. Je soupire, laissant ma tête retomber vers le sol quand, d’un coup, mes oreilles frétillent : j’entends un autre bruit dans les buissons, et je crois reconnaître un Qulbutoké qui chante. Je relève la tête, la faisant pencher sur le côté, et je regarde le bulbe bleu qui sort, tout content avec des pommes dans les bras. C’est bien ce qui me semblait, il chante une chanson étrange : l’a-t-il inventée ? Miaouss et Kapoera se hâtent sur lui, lui prenant les pommes, affamés. Moi-même, j’ai très faim, alors je me mets à courir vers lui, remuant ma queue dans tous les sens. Ce Qulbutoké n’est pas très futé, mais il a bon fond, puisqu’il nous laisse déguster les fruits juteux et sucrés sans rien dire.
 
« Qulbu-qulbu-qulbutoké. »
« Tu as aussi retrouvé Empiflor ? »
« Qulbutokéé ! Qu-qulbu-qulbutoké ! »
« Comment ça vous avez déjà préparé un camp ? Mais il est où ? Emmène-nous au lieu de rester planté là ! »
 
Le pokémon bleu se retourne vers les bois d’où il sortait, regarde partout comme s’il cherchait quelque chose avant de monter son bras derrière sa tête. Il fait volte-face, nous observe en silence puis nous confie qu’il ne sait plus d’où il vient. Miaouss se jette sur lui, les griffes sorties, prêt à l’attaquer. Sans doute par pur réflexe, le Qulbutoké réagit avec son attaque riposte, projetant le pokémon chat à l’autre bout de là où nous sommes. Nous le suivons des yeux lorsqu’il vole par-dessus nos têtes, se retenant de rire. Mon ami Kapoera décide de prendre les choses en main, voulant montrer qu’il est meilleur que les autres tandis que moi, passant devant, commence à chercher l’odeur du Qulbutoké. Après tout, je suis le seul à avoir un excellent odorat, j’ai simplement à sentir les traces du bulbe bleu ce qui nous donnera la possibilité de retracer son chemin. Eh oui ! Kapoera et moi, nous sommes quand même les pokémons de deux des meilleurs agents de la Team Rocket, on ne peut pas leur faire honte !
 
J’ignore pendant combien de temps je marche, la truffe sur le sol, Kapoera sur mon dos et les autres me suivant. Ma queue s’abaisse instinctivement, je suis pris de tremblements car je sens qu’un orage approche. Je déteste ça ! J’ai toujours eu peur de tout ça, je ne comprends pas pourquoi certains humains apprécient de regarder de l’électricité déchirer le ciel, c’est dangereux en plus ! J’accélère mon pas, veillant à ne pas perdre l’odeur du pokémon bleu de Jessie. Arbok siffle avec sa langue, ce qui est désagréable pour mes oreilles, Qulbutoké chante pendant que Miaouss marmonne qu’il en a marre de l’imbécilité de ses amis. En attendant, je me retourne et voit que le chat est installé confortablement sur la tête du bulbe. Une branche craque au loin, des bonds raisonnent sur le sol : je comprends rapidement que c’est l’Empiflor du gars aux cheveux bleus qui vient à notre rencontre. Ouf ! Il nous a retrouvé ! Ma cadence change puisque je me mets désormais à courir, allant vers le drôle de pokémon plante. On a à peine le temps de discuter ensemble qu’on va vers le camp monté par Qulbutoké et Empiflor.
 
Je ne m’attendais pas à de la grande structure, et j’avais bien raison. Le pokémon plante m’explique qu’il n’arrive pas à allumer le feu de camp qui se trouve au centre, un peu en fouillis et ne ressemblant à rien. Kapoera et Miaouss réorganisent ensemble ce futur feu, ajoutant des gros cailloux autour et des branches sèches, puis grâce à mon attaque lance-flamme, je parviens à créer de quoi nous réchauffer. Un grondement attire de nouveau mon attention, levant mes yeux vers le ciel avec les oreilles basses… Le ciel est en colère contre nous, j’ai peur… D’habitude Maîtresse Cassidy me fait des câlins, me caresse et m’autorise à rester contre elle. Mais elle n’est pas là, et je crains pour elle : et si elle n’était pas en sécurité ?
 
PARTIE 2 : KAPOERA
Il y a du tonnerre dans l’horizon ; je sais que mon copain malosse n’aime pas ça. Il est couché par terre, la tête posée sur ses pattes avant, la queue et les oreilles basses. Tout ce qu’il fait, c’est observer les flammes qui dansent devant ses yeux, en silence, tandis que l’équipe de bras cassés qui est avec nous se dispute pour savoir qui prépare à manger. Mais comment faire à manger si nous n’avons plus la moindre nourriture ? Et si ce Qulbutoké partait à la recherche de fruits et qu’il se perdait de nouveau ? Je suis tenté de partir à la pêche aux pommes, aux poires ou à je-ne-sais quels fruits, mais je ne veux pas pour autant abandonner Malosse. C’est vrai, il se sentira seul sans moi, déjà qu’il n’est pas très bien… Et qui sait ce qui peut arriver pendant mon absence ? Si la foudre tombe sur un arbre et les écrase ? Je ne peux pas faire confiance à ces crétins de pokémons, même si Miaouss semble malin et aussi intelligent que des humains… Mais qu’est-ce qu’il peut m’énerver à se croire meilleur que nous ! D’après ce que j’ai déjà vu, il est nul en combat, tandis que moi je suis un boss pour ça. Lui, il n’est bon qu’à manger et à dormir.
Retournant mon attention vers mon ami canin, je pose une main sur sa tête, le caressant, le réconfortant. Peut-être que Butch et Cassidy ne sont pas avec nous, mais je suis près de lui, moi, donc je peux l’aider à aller mieux. Quelque chose vient se poser sur ma tête, je secoue la tête et je comprends rapidement qu’il commence à pleuvoir. Il va falloir que nous trouvions un autre endroit et vite, sinon on va finir trempés, ce qui n’est pas pour me déplaire… Contrairement à Miaouss qui miaule en disant qu’il déteste l’eau parce que ça mouille. Tout à coup, un autre grondement, beaucoup plus assourdissant retentit dans le ciel, faisant hurler malosse qui se lève sur ses quatre pattes à la vitesse de la lumière.
« Kapoera ! Kapoe-kapoera ! »
« Tu as raison, Kapoera ! Il faut que nous trouvions un autre endroit pour se mettre à l’abris… Je déteste l’eau. »
Tous ensemble, on se met à courir à travers la vaste forêt, ne sachant pas où nous allons. Mais avons-nous réellement le choix, après tout ? Ma vue commence à se brouiller, je me croirai en plein milieu de la nuit tant le ciel s’est noirci sans qu’on ne s’y attende. On court, encore et toujours, sous un véritable déluge, et je me mets à songer à mon maître : qu’en est-il de lui ? Est-ce qu’il est tout seul, dehors, sous la pluie ? Est-ce qu’il est avec la maîtresse de Malosse ? C’est compliqué de savoir, mais les retrouver ne fait plus partie de notre priorité. La peur au ventre, j’avance en tête de file, à l’aveugle jusqu’à ce que je tombe face à une immense bâtisse assez vieille. Je suis sûr qu’il y a des fuites partout dans cette maison, mais on ne peut pas faire autrement. Me tournant vers mes partenaires éphémères, je pointe le manoir de mon poing.
« Kapoera ! Kapoera ! Kapoera ! »
« Elle me fait froid dans le dos, cette baraque, dit Miaouss en déglutissant. Bon eh bien, les amis, je crois qu’on n’a pas le choix, allons-y. Mais s’il y a des fantômes, ne comptez pas sur moi pour vous sauver la vie ! »
« Malosse ? Ma-malosse ! »
« Oh ça va hein ! Les super-héros peuvent aussi avoir des phobies tu sais. »
Après un éclat de rire, nous décidons d’entrer lentement dans cette gigantesque demeure abandonnée. J’espère presque y trouver mon maître et sa compagne, au moins je sais que je serai en sécurité avec eux.
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MessageSujet: Re: On ne change pas une équipe qui gagne !    On ne change pas une équipe qui gagne !  EmptyMar 27 Juil - 14:14

CHAPITRE 6 : JESSIE

Mon estomac grogne, en colère d’être vide depuis plusieurs heures. Je savais que j’aurais dû profiter d’être ce sous-marin royal pour déguster un bon repas chaud, mais James et Miaouss m’en ont empêché : ils prétextaient qu’on n’était pas là pour ça, blablabla. J’espère bien qu’ils le regrettent maintenant, car je sais qu’ils ne vont pas trouver de la nourriture aussi facilement avec cette maudite île. Butch est derrière moi, traînant le pas, les mains dans ses poches et recommençant à siffloter pendant que l’orage gronde violemment au-dessus de nos têtes. Il ne paraît pas être plus inquiet que ça, au contraire, la situation semble l’amuser. J’ai une pensée pour James, lui qui n’est pas fan des orages, comment va-t-il s’en sortir, tout seul ? Mon collègue a beau n’être qu’un grand enfant, cela me plaît de devoir le materner, avec une touche de méchanceté : il faut le secouer, sinon il ne serait bon à rien ! De toute façon, j’ai l’impression de devoir penser à tout avec Miaouss et James, je dois toujours réfléchir aux plans d’attaques, je dois tenir les cordons de la bourse sinon James va dépenser l’argent dans un magicarpe bon à rien qui se transforme en léviator au moindre coup de pied donné.

« On devrait peut-être trouver un abri, non ? » me dit Butch, me tirant de mes pensées.
« Tu crois que je fais quoi là ? »
« Euh… Tu te balades sans te rendre compte que tu es trempée jusqu’aux os. D’ailleurs ta coiffure est inexistante maintenant. »
« Depuis quand tu te préoccupes de moi ? T’es toujours aussi lourd ? »
« Eh du calme, j’essaie juste d’être un peu gentil avec toi. Je ne suis pas lourd. Tout ce que je veux c’est qu’on aille se réchauffer quelque part. »

Je soupire, il m’énerve mais c’est vrai qu’il n’est pas si désagréable, contrairement à ce qu’il est avec Cassidy. Raah ! Rien que de songer à elle, j’ai envie de la retrouver juste pour lui faire la peau ! C’est sa faute si on se retrouve dans cette mauvaise posture, si elle était moins bête et impulsive !
« J’espère que Cassidy n’est pas toute seule sous cette pluie. Déjà qu’elle a une santé fragile… »

Je ricane à ces paroles. Cassidy a une santé fragile ? Depuis quand ? Elle est surtout une bonne comédienne et elle sait berner son équipier.

« Ah ouais ? Et pourquoi elle est « fragile » ? Je ne dois pas connaître la même Cassidy… Celle que je connais est surtout une bonne menteuse qui joue la comédie pour ne pas aller au travail. »

Il fait la moue, me lance un regard noir qui me fusille. Je me mords la lèvre inférieure, fronçant les sourcils : j’ai dit une bêtise ? Pourtant ce n’est que la vérité. En le regardant bien, je note qu’il joue avec quelque chose dans la poche droite de son pantalon : qu’est-ce que c’est ?

« Qu’est-ce qu’il y a dans ma poche ? C’est ça que tu te demandes ? »

J’hoche la tête. Seul un sourire en coin me répond quand d’un coup de menton, il me fait signe de regarder derrière moi. Un château abandonné me surplombe, je me sens ridiculement petite à côté de celui-ci. Ni une, ni deux, j’accède au bâtiment, l’estomac noué. Je meurs de froid, j’ai faim, je veux juste être au chaud dans un bon bain avec un dîner royal face à moi. Mais cela ne fait partie que de mes rêves.
L’homme aux cheveux verts et moi avançons dans l’obscurité, découvrant des pièces toutes plus grandes les unes que les autres, avec des dorures noircies aux murs, des tableaux penchants alors que d’autres sont déchirés. Cet endroit est affreusement effrayant, mais je n’en montre rien. Mon cœur bat à la chamade dans ma poitrine, j’ai l’impression qu’il va finir par éclater à tout instant, pendant que nous continuons notre découverte.

« C’est du lithium. »

Hein ? Pourquoi il me dit ça ? Et c’est quoi du lithium, ça sert à quoi ? Je n’étais pas bonne du tout en sciences, c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je n’ai pas eu mon diplôme d’infirmière et que j’étais refusée dans toutes les écoles de médecine humaine. J’hausse un sourcil, inspirant un grand coup et lui réponds sans le regarder.

« C’est quoi ? Pourquoi t’as ça dans tes poches ? »
« C’est à Cassidy. Elle me tuerait si elle apprenait que je te l’avais dit. »

Ah ? Il me dévoile un de ses secrets ? Je crois qu’il regrette de me l’avoir dit puisqu’il s’arrête là, se tait et refuse de poursuivre la conversation. Quant à moi, je suis bien décidée à savoir quel est ce honteux secret de ma rivale : après tout, elle n’est pas la dernière à lancer des rumeurs sur mon compte, à la Team Rocket. Je ralentis ma cadence, me plaçant juste à côté de l’équipier de la blondinette et lui donne un coup de coude, un petit sourire sur mes lèvres.

« Allez, diiis… C’est pourquoi ? »
« Pour rien. Ça ne te concerne pas, c’est entre elle et moi. Et puis, t’es tellement bête que tu comprendrais même pas ce que je te raconterais, donc tu veux un conseil ma vieille ? Laisse tomber, tu ne seras jamais à notre hauteur. »

Quel goujat ! Comment ose-t-il me parler sur ce ton ?! Il se prend pour qui lui ?! Je rage, serre mes poings et suis à deux doigts de le frapper pour m’avoir manqué de respect. C’est lui qui s’enfonce et c’est moi qui prends ?! Je ne suis pas d’accord du tout ! De colère, je lève le pied, lui enfonçant mon talon haut dans le pied. Il pousse un cri d’une incroyable force que même un fantominus aurait eu peur. Il me regarde d’une manière haineuse, tandis que moi je suis fière de mon coup : il le méritait après tout. On ne manque pas de respect à la reine que je suis.

« ELLE EST MALADE, OK ?! MAIS JE CROIS QU’ELLE N’EST PAS LA SEULE A L’ÊTRE ! VA CONSULTER GROSSE FOLLE ! »

Malade ? Je ne veux pas le savoir. En tout cas, il est sensible du pied, visiblement… Sinon il n’aurait jamais réagi avec une telle violence. J’explose de rire, me prenant le ventre entre les bras, étant face à une scène digne d’une comédie. Soudain, le bruit d’une porte grinçante mêlé au tonnerre me glace le sang. Qu’est-ce que c’était que ça ? Je remarque que mon équipier d’un jour est aussi mal à l’aise, puisque son visage est devenu blême d’un seul coup.

« Boutch, tu sais ce que c’était que ça ? »
« J’en sais rien… »

Il ne m’a pas reprise sur son nom. C’est mauvais signe ça, je ne l’ai jamais vu aussi flipper, lui qui d’habitude est si sûr de lui, confiant et semble beaucoup plus courageux que James. Je me racle la gorge, toussotant alors que mon corps tremble tout seul. Je ne veux rien laisser paraître devant lui alors que je n’ai jamais autant eu envie de lui sauter dans les bras pour sentir des bras protecteurs autour de mes épaules.

« On devrait peut-être poursuivre notre chemin… Si on reste là, on va se transformer en pierre. » Me dit-il. Bonne idée, j’espère que ça va dissiper ma peur.
« Si ça se trouve on va tomber sur un festin bien chaud, préparé juste pour nous, continue-t-il. »

Je veux répondre, ouvrant la bouche mais mon ventre se met à gargouiller bien fort. L’orage est si fort qu’il fait même trembler les murs de la demeure… Je ne me sens pas en sécurité, je suis épuisée et je crève de froid. Je perds patience et m’assoie par terre, sur le sol poussiéreux, sous le regard inquisiteur de Butch.

« Qu’est-ce que tu fous encore ?! »
« Je m’arrête, ça se voit pas ?! J’ai mal aux jambes, j’ai faim, j’ai froid… J’en ai plus qu’assez ! »

Il reste debout devant moi, les bras croisés sur son torse et ses iris marron me jugent. Finalement il va se plaquer contre une vieille table, plaçant son pied droit contre le bois abîmé du meuble. Il respire si fort que j’entends chacune de ses inspirations et expirations.

« Il se passe quoi entre Cassidy et toi ? »

La question est tombée comme une ancre à la mer. Je ne sais même pas pourquoi je cherche à savoir ça. Ses yeux s’ouvrent largement, sa bouche tombe lentement et ses bras se détachent pour aller se mettre à côté de ses cuisses. Visiblement, j’ai touché un truc.
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MessageSujet: Re: On ne change pas une équipe qui gagne !    On ne change pas une équipe qui gagne !  EmptyMar 27 Juil - 14:19

CHAPITRE 6 : CASSIDY


L’angoisse monte en moi plus nous marchons sans idée de là où on se dirige, mais aussi à cause de l’arrivée tonitruant de l’orage. Je n’apprécie pas tant de me savoir sous le ciel tempétueux d’une île inconnue, sans mon Butch avec moi. Ce n’est pas avec la femme qui me suit que je vais être très avancée, je n’ai jamais vu quelqu’un autant flipper de toute sa vie à cause d’un phénomène météorologique. Certes, je n’en suis pas très fan non plus, mais au moins je ne pleure pas comme James le fait : comment Jessie parvient-elle à garder son calme avec lui ? Il est séduisant, adorable mais bon sang ! Il me fait penser à une fillette qui voit sa poupée de porcelaine fondre au soleil telle Sophie. Je soupire, repère une grotte et me hâte à l’intérieur, saisissant la main de mon drôle d’équipier par la même occasion. Je l’entraîne dans l’obscurité du tunnel de pierre, et rien que pour lui changer les idées, alors que je suis trempée, pose mes deux mains sur ses joues et l’embrasse d’un coup. Si Jessie apprend ça, elle sera morte de jalousie. Après m’être reculée, je contemple le garçon face à moi et ris doucement face à sa non-réaction.

« Euh… »
« En effet, tu n’avais jamais embrassé personne. Maintenant c’est chose faite ! » lui dis-je en ajoutant un clin d’œil.

Sans plus attendre, je poursuis ma route, m’enfonçant davantage dans le noir, si bien qu’à un moment, mes yeux ne sont plus en mesure de s’accommoder. Je sens la présence de James non loin de moi, essayant de se calmer pour ne pas m’énerver encore plus. Etant incapable de continuer ma route sans voir, je tâte le mur de mes mains gantées, faisant attention à ne rien me prendre : cela est difficile puisque je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il y a sur le sol.


« Cassidy… Attends… Je… Je crois que j’ai quelque chose qui pourrait nous aider dans une de mes poches. »

Je m’arrête, voulant savoir ce qu’il a qui pourrait tant nous être utile. Je me sens bête de ne pas avoir songé plus tôt à sortir une lampe de poche comme il vient de le faire. Il l’allume, ce qui rend notre vision plus agréable et moins douloureuse. Je lui souris en guise de remerciement, décide de me calmer et d’être un peu plus gentille avec lui. Tout en continuant notre marche lente, je prends l’initiative d’engager une conversation, comme il le désirait quelques heures avant. Si je lui parle, il pensera à autre chose et se détendra, bien que ses pensées semblent être tournées vers mon acte d’avant.

« Tu m’as demandée pourquoi je suis entrée dans la Team Rocket. Disons que… Je ne supportais plus ma vie de petite fille modèle, celle que ses parents voulaient voir avocate, procureure, juge, médecin ou que sais-je ? Tout ça, ça ne m’a jamais intéressé : moi je voulais faire des études de littérature ou un truc dans le genre. Je n’ai pas eu une enfance triste, j’ai simplement été privée de choses simples : mais là, je ne t’apprends rien. »
« Donc… Tu viens aussi d’une famille extrêmement riche ? »
« Oui, tu le sais forcément puisqu’on s’est déjà croisés plusieurs fois pendant de grandes réceptions. Jusqu’ici j’ai toujours nié, mais franchement… Un garçon aux cheveux violets, ça ne court pas les rues. »
« Ils sont lavande, pas violets… Il y a une légère nuance, mais j’y tiens. »

Je ne peux retenir un petit rire de s’échapper du fond de ma gorge. C’est vrai… Quand j’y repense, j’ai plutôt eu une vie de rêve, j’avais tout ce dont je désirais : la danse, l’équitation, le patinage, la musique, les vêtements luxueux… Mais je ne sais pas… Au fond, je suis convaincue que le bonheur se trouve ailleurs. Lorsque je suis arrivée à la Team Rocket Académie, j’ai bien failli repartir tellement je maudissais l’autorité qu’on m’imposait. Moi, Cassidy, on ne m’avait jamais donné de limites, je pouvais faire tout ce que je désirais sans qu’on ne me dise quoi que ce soit. C’est pour cette raison que Butch et moi avons eu quelques soucis, au tout début. Mais cela est une autre histoire, peut-être qu’un jour je la raconterai à quelqu’un d’autre.

« Regarde Cassidy ! Il y a une énorme porte en bois, là ! »
« Elle paraît bien vieille, bien lourde… Elle me fait penser aux portes de vieux pénitenciers… Il va certainement falloir qu’on s’y mette à deux si on veut la faire bouger. »

Mes yeux ne peuvent pas s’empêcher de parcourir cette sublime porte : le bois est vieux et pourtant il est encore bien lisse, l’anneau servant de poignée est surmonté d’un blason à tête d’Arcanin. Nul doute que nous pénétrons dans une propriété privée, mais qu’importe ? Après tout, nous sommes des voleurs, et entrer par effraction c’est notre domaine. Je m’approche du barrage en bois et commence à tirer sur l’anneau pendant. En effet, comme je le pensais, cette porte doit peser des tonnes, et je ne suis pas assez costaude pour l’ouvrir seule. James arrive à mes côtés et m’aide, après avoir coordonné nos gestes, on parvient à la faire bouger… Légèrement. On réitère nos mouvements et nos efforts, ce qui a pour effet de décoincer le bois en un énorme nuage de fumée, toujours sans bruits. Nous nous mettons à tousser, asphyxiés par la poussière blanche qui nous tombe dessus. Nous reprenons notre souffle, quand un terrible cri retentit au-dessus de nous. Je me sens pâlir et une nausée me vient.

« Qu’est-ce que c’était que ça ?! Cassidy, c’était quoi ?! »

La panique de James est communicative. Je suis le genre de fille rationnelle, mais là, dans ce cas-précis, mon imagination est en fusion. J’ai peur pour moi, pour lui, pour nous. Peut-être n’était-ce qu’un pokémon ? Peut-être que ce n’était qu’un écho indésiré de la porte que nous essayons d’ouvrir ? Je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit que le tonnerre résonne dans la grotte, et James me saute au cou.

« James, je sais que ce n’est pas facile mais il faut que nous gardions notre sang froid, ok ? Aller, ouvrons cette porte, on y est presque. »

Il hoche la tête, en silence, une larme perlant sur sa joue blanche. Il est littéralement terrifié et je ne peux pas le rassurer car la situation m’effraie. On se remet ensemble à la charge, voulant définitivement ouvrir cette foutue planche qui nous barre la route. On tire, encore, encore et encore, et à un moment, elle s’ouvre en un énorme fracas, nous vrillant les oreilles. On se retrouve tous les deux gris par la poussière qui nous est tombée dessus, crachant nos poumons et essayant de retirer les débris fins de nos yeux. Quelques instants s’écoulent puis nous passons par la crevasse créée par notre force, glissons dans la propriété dont nous ne percevons rien. Grâce à la lampe-torche de James, nous avons un peu plus de luminosité, ce qui nous permet de deviner un peu plus à quoi ressemble la pièce dans laquelle nous sommes. D’énormes fauteuils sont recouverts de draps, des statues grecques sont exposées dans des coins, des débris par milliers jonchent le sol. Nous découvrons chacun de notre côté l’endroit dans lequel nous avons atterri, se demandant où nous sommes. Accidentellement, j’écrase quelque chose en verre qui se trouve par terre, je me baisse et ramasse la photographie en noir et blanc, que le jeune homme s’empresse de venir voir avec moi. Une jeune femme avec un gardevoir pose devant une magnifique fontaine. Je suis obnubilée par cette image, si bien que je ne m’aperçois pas d’un détail, qui, pourtant, a sauté aux yeux de James.

« Regarde… La photo est déchirée dans un coin. C’est bizarre. »

J’hausse les épaules, laisse retomber le cadre puis d’un signe de tête, fait comprendre à James qu’on ne doit pas cesser notre route ici. Cherchant un endroit pour sortir, nous traversons de nombreux lieux, tous plus étranges les uns que les autres. Finalement, après de multiples interrogations et craintes, nous trouvons le Graal : un escalier. Depuis tout ce temps, nous étions dans un sous-sol ? James monte les marches deux par deux, déverrouille la porte finale puis pousse un soupir de soulagement. Je le suis, moins rapidement, mais une fois sortie de cet endroit de malheur, mes yeux s’ouvrent en grand. Face à moi se trouve Butch, qui se dépêche de courir vers moi. La présence de Jessie derrière lui me bloque, et je ne cherche pas à montrer à quel point je suis heureuse de revoir mon coéquipier de toujours. Butch et moi sommes face à face à Jessie et James, la tension est palpable, l’envie de se battre est omniprésente… Mais nos pokémons manquent tous à l’appel.
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